Syrie : à Damas, des microprojets aident les chrétiens à prendre en main leur vie

04/12/2023 Louvain – Comme beaucoup d’autres Syriens, John, Mousa et Tamara ont perdu leur emploi pendant la guerre civile qui a déchiré leur pays. Ces trois membres de la communauté chrétienne n’ont jamais cessé de rêver à un avenir meilleur et aujourd’hui, grâce à un projet soutenu par Aide à l’Église en Détresse, leurs rêves deviennent enfin réalité.

Le Centre Chrétien de l’Espérance : une chance pour un nouveau départ

En juillet 2021, une organisation syrienne, « Centre Chrétien de l’Espérance » (Christian Hope Center), soutenue par l’Église catholique, a ouvert un centre de microprojets dans la capitale Damas. Le programme fournit à des petits entrepreneurs des fonds pour lancer de nouvelles entreprises ou relancer des projets interrompus par la guerre syrienne. Le personnel et les bénévoles évaluent les demandes d’aide qui se font généralement sous la forme d’équipements ou de formation.

Les chrétiens de Syrie affirment que la crise économique actuelle est pire que les douze années de guerre qu’ils ont endurées. 90 % de la population syrienne vit désormais en dessous du seuil de pauvreté. De nombreuses familles chrétiennes se tournent vers l’Église pour obtenir de l’aide sous forme de colis alimentaires, d’aide au loyer et d’aide à la scolarisation. Cependant, bien que reconnaissants de cette aide d’urgence, de nombreux chrétiens souhaitent être financièrement indépendants, avec un emploi stable pour subvenir aux besoins de leurs familles. C’est précisément l’objectif du programme de microprojets du Centre Chrétien de l’Espérance, qui espère reproduire le succès des programmes qui existent déjà à Alep et à Homs.

L’atelier d’aluminium de John

« Ma femme, mes enfants et moi avons toujours travaillé ensemble pour survivre et surmonter nos mauvaises conditions. Même si nous nous sommes sentis dévastés à plusieurs reprises, nous avions une grande foi dans nos cœurs. Cela s’est accru lorsque j’ai eu une opportunité de changer ma vie avec l’aide de Microprojets à Damas. J’ai été soutenu avec toutes les machines et tous les outils nécessaires pour avoir mon propre atelier d’aluminium. Cela m’aidera à surmonter ma situation malheureuse, à avoir une bonne source de revenus et à assurer à ma famille une vie décente. »

La boutique de parfums et de cadeaux de Mousa

Mousa Fares a 38 ans et vit avec ses parents âgés et un frère dans un appartement de 4 40 m² à Jaramana, un quartier de Damas où vivent de nombreux chrétiens ayant fui la guerre dans d’autres parties du pays. Pendant la majeure partie de sa vie, Mousa a lutté pour subvenir aux besoins de sa famille et la mettre à l’abri du besoin et de la pauvreté.

Avant la guerre, Mousa travaillait dans un magasin de boissons à Jaramana et gagnait suffisamment sa vie pour couvrir les dépenses du foyer, mais au cours du conflit, deux explosions devant son magasin ont causé d’énormes dégâts, l’obligeant à fermer. Mousa a alors accepté un poste administratif dans une agence de voyage, où il faisait également le ménage pour augmenter ses revenus. Malheureusement, un obus de mortier a explosé près de l’agence et il a été blessé par des fragments. Il lui a fallu plus de trois mois de convalescence.

Ces épreuves n’ont pas empêché Mousa de continuer à lutter pour une vie digne. Il a emprunté de l’argent et a ouvert une boutique de parfums et de cadeaux. Il avait l’habitude d’ouvrir son magasin depuis le petit matin jusqu’à minuit pour améliorer ses revenus, mais la pandémie de corona a réduit ses efforts à néant. Pendant plus de quatre mois, il n’a dormi que quatre heures par jour. Malgré ce dur labeur, il parvenait à peine à couvrir les besoins élémentaires de sa famille.

Mousa a entendu parler du Centre Chrétien de l’Espérance et a demandé de l’aide à travers un microprojet, qui lui a été accordé. La somme empruntée lui a permis d’acquérir les biens et les outils nécessaires à la rénovation de son magasin et lui a donné la possibilité de conserver son activité et d’améliorer ses conditions de vie.

Lors d’une visite de la boutique, Mousa présente fièrement ses produits à Aide à l’Église en Détresse. Malgré toutes les difficultés qu’il a traversées, il remercie Dieu pour toutes les bénédictions de sa vie, et il explique qu’au milieu de la guerre et de la crise économique, un petit flacon de parfum peut aider les gens à se sentir normaux et dignes.

La supérette de Tamara

Tamara Gergos est un autre membre de la communauté chrétienne qui bénéficie du soutien d’Aide à l’Église en Détresse au Centre Chrétien de l’Espérance, et dont la famille a beaucoup souffert de la crise en Syrie. Ils ont fui vers le Liban en rêvant d’une vie plus sûre et ont tout fait pour bien s’intégrer à l’étranger, mais cela s’est avéré très difficile. Le coût de la vie et les frais de scolarité élevés au Liban ont contraint Tamara à retourner en Syrie avec ses enfants, tandis que son mari Hisham est resté sur place, cumulant parfois 3 emplois par jour pour envoyer de l’argent à sa famille.

Puis, à la suite de l’explosion du port de Beyrouth, la situation économique s’est détériorée et Hisham a eu de plus en plus de mal à gagner sa vie et à envoyer de l’argent à sa famille. Tamara n’a pas abandonné et ne s’est pas laissée aller au désespoir. Elle s’est tournée vers le Centre Chrétien de l’Espérance et a demandé de l’aide pour ouvrir une supérette à Jaramana afin de subvenir aux besoins de sa famille. Grâce à ce petit commerce, elle peut couvrir ses dépenses et son mari est revenu du Liban pour travailler avec sa femme et être près de leurs enfants. Tamara est très reconnaissante à Aide à l’Église en Détresse d’avoir bénéficié de cette opportunité mais surtout de lui avoir permis de réunir sa famille.

Le Centre Chrétien de l’Espérance gère actuellement 155 microprojets à Damas, dont 83 sont financés par Aide à l’Église en Détresse.

Votre don bénéficiera à ce projet ou à un projet similaire, et permettra le travail pastoral de l’Aide à l’Église en Détresse.